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La Tribune de Vaucresson

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Blog interactif d'information


Nouveaux trains: courrier aux élus de la ligne L

Publié par Jerome DEPRIMOZ sur 24 Mars 2016, 11:16am

Catégories : #Transports

Nouveaux trains: courrier aux élus de la ligne L

Nous relayons un article de l'Association des usagers des lignes L et U du Transilien qui concerne tous ceux qui prennent le train en gare de Vaucresson :

ll y a de gros risques que nos trajets ne s'améliorent pas comme prévu ces prochaines années.
La majorité régionale avait pris des engagements très clairs pour changer tous nos trains d'ici 2 3 ans mais nous avons reçu des informations fiables indiquant que la ligne L risquerait d'être la grande perdante des annonces de modernisation des prochains mois.

Nous avons beau subir galère sur galère, à cause de trains trop vieux qui tombent de plus en plus souvent en panne, et d'infrastructures très souvent en rade, certains services techniques militent pour changer les plans très clairs de Valérie Pécresse. Et nous laisser nos vieux trains au moins 6 ans de plus. Sur notre ligne, celle qui a battu le record des retards en Ile de France en 2015, RER compris...

De telles modifications seraient inacceptables. Nous venons donc d'envoyer ce courrier à l'ensemble des élus de la ligne : exécutif régional, maires, conseillers régionaux, administrateurs du STIF. Ce sont eux qui sont aux manettes et doivent appuyer nos demandes et fiabiliser enfin nos trajets.

C'est ENSEMBLE que nous obtiendrons la tenue des engagements pour moderniser notre ligne . Nous aurons très prochainement besoin que chacun participe aux actions concrètes que nous allons vous proposer.

D'ores-et-déjà vous rendrez un grand service à notre communauté en écrivant à votre maire, votre conseiller général pour lui témoigner de nos conditions de transport (ne sous estimez pas leur niveau de connaissace : la plupart ne prennent pas ce train) et lui demander d'appuyer nos demandes auprès de l'executif régional.

On compte sur vous !

Arnaud Bertrand, Président et toute l'équipe Plus de trains

Voici la copie du courrier envoyé :

Lignes L et U du Transilien, le 23 mars 2016,

Madame, Monsieur,

Nous avons dénoncé en 2013 l’immobilisme trentenaire de l’ensemble des parties prenantes de la ligne L du Transilien. Année après année cette ligne s’est dégradée au point de devenir la pire de toute l’Ile de France en 2015. Derrière ces mauvaises statistiques, ce sont tant de vécus personnels et de souffrances répétées. En 2014, nous avons fait le choix d’avancer dans la concertation et la co-construction pour trouver tous ensemble des solutions à la réorganisation de cette ligne. Alors que des progrès sont à noter, les informations que nous avons récemment obtenues suscitent de fortes inquiétudes et, si elles venaient à se concrétiser, provoqueraient la colère des usagers de la ligne L.

Madame Valérie Pécresse a conduit une campagne avec des engagements précis et adaptés à la situation de crise des transports d’Ile de France. Madame Pécresse a voyagé avec nous et a co-signé en 2013 la lettre ouverte des 24 élus de la ligne L à M. Pépy, lettre qui réclamait déjà le renouvellement de nos trains. Elle connait les souffrances endurées sur cette ligne. Le programme précis d’achat de trains neufs auquel elle s’est engagée est une mesure pertinente dont le financement a été détaillé. Il y est indiqué que les vieux trains de la L seront tous remplacés par des trains neufs en 2017 et que le RER E prolongé conservera ses rames actuelles à deux niveaux.

Alors que ce plan de bon sens est porté par notre nouvel exécutif régional, nous souhaitons vous faire part d’informations que nous avons reçues et qui suscitent en notre sein les plus vives inquiétudes. Nous avons en effet appris que des équipes techniques (SNCF Mobilités, services centraux Transilien et/ou experts du STIF ?) sont dans une phase de lobbying pour convaincre nos nouveaux élus d’appliquer un plan différent. La manoeuvre envisagée consisterait à se servir du réseau de Saint-Lazare comme réceptacle des vieux matériels de RER. Les plans avancés préconiseraient un matériel flambant neuf pour l’ensemble du RER E en 2022, qui servirait de « vitrine technologique ». Les anciennes rames du RER E, non climatisables, seraient repeintes et rétrécies pour débarquer sur la ligne L en 2023 - 2024 et y finir leur vieux jours (elles arriveraient âgées de près 30 ans, quand la fiabilité se dégrade crescendo). En attendant, 60% de notre parc serait maintenu avec nos trains devenus antédiluviens. Les plans prévoient par ailleurs que le RER D obtiendrait lui aussi de nouveaux trains, et que les anciennes rames (âgées de plus de 30 ans) seraient balancées à la ligne J du réseau Saint Lazare et au RER C.

L’article paru dans l’édition du 22 mars du Parisien n’est pas du tout rassurant sur les annonces qui seront effectuées ces prochains jours et semaines :
L’achat de 12 rames pour les lignes H, P et L était prévu de longue date et permet comme à chaque commande d’avoir un léger surplus en cas d’accident ou de refonte horaire ces prochaines années.
L’annonce d’une étude technique de la SNCF est un moyen de permettre à cette entreprise d’amplifier son lobbying inacceptable vers du tout neuf sur le RER E (qui allégera à terme le RER A mais aucunement la ligne L) en réutilisant le vieux sur les lignes de Saint Lazare.

Si de tels plans alternatifs étaient mis en oeuvre, ce serait un remake des trente dernières années. Ce que les élus locaux et l’association n’ont cessé de dénoncer de concert. Un tel plan serait impensable et scandaleux après les années que des dizaines et des dizaines de milliers de personnes ont vécu. Les usagers des trains de banlieue de Saint Lazare ne sont pas des voyageurs de seconde zone, qui se voient refourguer les trains qu’on ne sait plus où mettre. Laisser des trains âgés sur une ligne, c’est prendre la responsabilité de faire subir ces vingt à trente prochaines années une exploitation émaillée de nombreuses pannes, qui génèrent une situation d’insécurité sur nos quais saturés et dans des trains bondés. Enfin nous ne pouvons imaginer un instant un tel revirement, tant il contribuerait à accroitre la fracture envers ceux qui sont en responsabilité et n’auraient alors pas tenu parole :

Les engagements de nos nouveaux élus sur la « Révolution des transports » ont été précis, transparents, chiffrés et datés, avec un financement annoncé. La démarche est à l’honneur de notre Présidente de Région et a permis de créer la différence dans cette bataille serrée.

Ne pas remplacer des trains qui sont âgés de 40 ans, ce serait faire fi des recommandations du récent rapport de la Cour des comptes, qui précise que la durée de vie technique d’un train de banlieue s’élève à 40 ans. Ce serait aussi renoncer aux prescriptions du Schéma directeur du matériel roulant établi par le STIF en 2009 qui précisait que les trains de la ligne L devaient être remplacés entièrement entre 2015 et 2018 par des rames de type « Francilien ».

Les jeux de bonneteau menés depuis Paris où l’on choisit de mettre sur certaines lignes un matériel systématiquement neuf (ce serait le cas du RER E) pour mettre sur les lignes de Saint Lazare les rames anciennes à recycler, soulèveraient un vrai problème d’équité entre territoires. Si certains experts estiment que les rames actuelles du RER E ne sont pas aptes à y circuler après 2020 (ce qui est discutable techniquement d’après des experts que nous avons rencontré), c’est le problème du RER E et de la SNCF, pas celui des usagers de la ligne L. Il faut les vendre ou les mettre à la casse. Et nous voudrions bien savoir qui est responsable de ce loupé. Nous ne voulons pas recevoir des rames de RER inadaptées à notre réseau : par exemple elles ne permettent pas un accès de plain pied aux usagers en fauteuil roulant. Pour sortir de la crise de Saint Lazare, très dure pour ses usagers et la plupart des employés de la SNCF, il est indispensable de stopper ces pratiques. Après des années si dures, nous aspirons à retrouver de la tranquillité et de la fiabilité pour nos trajets ; nous demandons l’application du schéma directeur du matériel roulant de 2009.

Avec de tels plans, les équipes SNCF de Saint Lazare seraient condamnées à devoir faire rouler, entretenir et gérer des matériels très différents sur un même réseau, avec des horizons de renouvellement très différents. Les matériels roulants éparses sont l’une des origines de la crise actuelle de la ligne P (Paris Est). C’est par ailleurs contraire aux recommandations du récent rapport d’audit de l’Ecole Polytechnique de Lausanne qui invite, en zone dense, à exploiter les lignes de façon simple : des schémas de desserte simple, des flottes de matériel homogène, pour que la gestion soit simplifiée donc plus robuste. Viendrait-il à l’idée de la RATP de faire circuler trois types de rames sur une ligne de métro ?

Les matériels Franciliens ont révolutionné le quotidien des usagers de la ligne H (réseau Paris Nord). Elle est le modèle de ce que les usagers veulent pour la ligne L, c’est d’ailleurs l’exemple que reprenaient à juste titre les équipes de Mme Pécresse pendant la campagne. Le taux de retard y est de moins de 5%, près de quatre fois moins élevé que sur la ligne L en 2015. Les trajets sont bien plus confortables, climatisés. Les usagers se sentent plus en sécurité avec les caméras et peuvent circuler dans toute la rame. Sur la ligne J d’Ermont, les passagers nous disent que, depuis le déploiement à 100%, ça leur change la vie. D’après la SNCF, la ponctualité et la satisfaction « client » ont toute deux fait un bond. Les résultats sont d’ailleurs bien meilleurs quand le déploiement est complet : sur la ligne L Nanterre/Cergy, il y a quelques Franciliens éparpillés (13 rames sur environ 35) cela n’a rien changé à la ponctualité globale catastrophique de cette branche. Enfin, alors qu’il a fallu allonger les temps de parcours Paris - Versailles / Saint-Nom pour fluidifier et réorganiser la ligne L Sud, le déploiement à 100% du Francilien sur la ligne H a permis en décembre 2013 de réduire de 4 à 5 minutes les temps de trajet d’une extrémité à l’autre (trajet Taverny-Paris Nord par exemple).

Par ailleurs, nous disposons d’une fenêtre unique pour améliorer vite notre situation : le matériel Francilien est disponible dans des délais courts car l’usine de production de Valenciennes en produit en ce moment et peut prolonger la production, et que le STIF dispose d’options de production ne nécessitant pas de longs appels d’offre. Quand la production sera arrêtée, elle ne pourra plus reprendre. A contrario, les nouveaux programmes de RER nécessitent de longs appels d’offres, suivies de lourdes phases de développements puis de tests, avec tous les écueils et retards possibles. Il est essentiel d’engager le renouvellement des RER, il ne faut cependant pas que cela se fasse au détriment des trains de banlieue, qui disposent de solutions rapides. Une rame de Francilien pour la ligne L coûte environ 8 millions d’euros. Une rame de RER NG est estimée à environ 13-15 millions d’euros.

Le dernier comité de la ligne L, organe de gouvernance de la ligne, date de novembre 2014. Il serait inconséquent de décider d’un plan de développement alternatif aux engagements pris devant les Franciliens sans même consulter cet organe. Nous demandons qu’un comité de ligne soit organisé au plus vite, sur la ligne qui a affiché le plus fort taux de retard en 2015.

Les craintes sont très claires pour les villes traversées par les trains de la branche Saint Nom : Courbevoie, Bécon (donc Asnières), Puteaux, Le Val d’Or (donc Saint Cloud et Suresnes), Garches, Vaucresson, La Celle Saint Cloud, Bougival, Louveciennes, Marly Le Roi, L’Etang la Ville, Saint Nom, et les villes environnantes. En effet, les 19 rames de « Francilien » déjà commandées sont prévues pour la branche Versailles. A ce jour rien n’est prévu pour cette branche, à cause du viaduc de Marly, trop vieux pour supporter les nouveaux trains en sécurité.

C’est aussi un sujet d’inquiétude pour les villes desservies par la branche Versailles : Pont Cardinet (17ème arrondissement de Paris), Clichy et Levallois, Asnières, Suresnes, Sèvres, Ville d’Avray, Chaville, Viroflay et Versailles, pour plusieurs raisons :
il faut de 22 à 24 rames pour exploiter la branche Versailles. Il en manque donc quelques unes ;
les exemples positifs des lignes H et J (Ermont) et l’exemple négatif de la ligne L Nanterre /Cergy le montrent : le Francilien change la donne en terme de ponctualité quand il est déployé à 100% sur une ligne. Les usagers des trains Paris Versailles seraient encore ralentis par les pannes en ligne des vieux trains Paris Saint Nom qui les précèdent ;
le déploiement d’un matériel récent homogène permettra de diminuer de quelques minutes les temps de parcours, comme ce fut le cas sur la ligne H fin 2013 ;
une fois le viaduc de Marly refait en 2018/2019, il n’y a pas d’assurance que les 19 rames Franciliens ne soient pas partagées entre les deux branches.

Les milliers d’usagers qui soutiennent notre démarche, plusieurs centaines dans chaque commune, tiennent à ce que les engagements qui ont été pris soient tenus, pour arriver à l’heure au boulot le matin, et relayer la nounou à l’heure le soir. Nous comptons sur l’appui de l’ensemble des conseillers régionaux, des maires, des administrateurs du STIF, qui soutiennent nos démarches; et enfin sur l’appui du nouvel exécutif régional. Un échec ne peut être envisagé. Après des promesses si claires, ce serait un échec pour tous.

Enfin, tous les acteurs publics, notamment la Cour des comptes, insistent sur la nécessité impérieuse d’investir pour moderniser les lignes de RER et de train de banlieue. Ce sont des décisions pour notre quotidien demain tout autant que pour les décennies à venir. Le pass Navigo à tarif unique est une bonne idée sur le fond tant les conditions de transport sont plus difficiles en banlieue. Cependant créer un trou de 300 millions d’euros par an alors que le réseau craque et que les besoins sont immenses n’est pas compréhensible. Nos trains marchaient mal quand on payait 90 ou 110 euros. Ils ne peuvent pas mieux fonctionner à 70 euros. Nous sommes déterminés à obtenir des conditions de transport fiables. Si la condition pour y parvenir est de payer quelques euros de plus chaque mois, nous serons du côté de ceux qui prennent des décisions courageuses.

Arnaud Bertrand, Président
Kamel Zaoui, Secrétaire général
Association Plus de trains pour la Défense
Association des usagers des lignes L et U du Transilien

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